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La Devinière, c’est la maison d’enfance de Rabelais, écrivain et humaniste français de la Renaissance.
Comme telle, elle lui inspire l’un de ses plus célèbres romans, Gargantua, qu’il publia sous le même pseudonyme que Pantagruel : Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais) Abstracteur de Quintessence.
C’est là, au château de Grandgousier, lieu de naissance du géant, que se déroulent la guerre picrocholine, métaphore des rivalités opposant François 1er et Charles Quint.
C’est dire qu’il faut absolument visiter cette belle closerie chinonaise, aujourd’hui musée s’articulant autour d’un logis du XVIe, d’un pigeonnier du XVIIe et de dépendances.
Les chanoines tourangeaux du XIIe siècle désignaient déjà l’endroit comme le « paradis sur terre permettant d’atteindre plus facilement le vrai paradis ».
Quatre siècles plus tard, ce sentiment animait également Pierre de Ronsard puisqu’il en fût le Prieur pendant près 20 ans, avant de s’y éteindre.
Il repose d’ailleurs dans l’église des lieux, où un musée conservant l’histoire, la spiritualité et l’esprit poétique qui les animaient. Si les jardins ont été réaménagés d’un parcours scénographique interactif joliment fait, les roses chères à Ronsard continuent d’y éclore avec la même fraîcheur et la même beauté.
Mignonne, allons voir si la rose qui ce matin était éclose…
C’est dans ce logis Renaissance remanié au XIXe, loin de la vie parisienne et de ses créanciers, que ce célèbre Tourangeau venait (re)trouver l’inspiration dans le silence de la chambre que lui réservait Jean Margonne.
Balzac lui-même résumait ainsi ce qui l’y amenait : « Saché est un débris de château sur l’Indre, dans une des plus délicieuses vallées de Touraine. Le propriétaire, homme de 55 ans, m’a fait jadis sauter sur ses genoux, il a une femme intolérante et dévote, bossue, peu spirituelle, je vais là pour lui, puis j’y suis libre, l’on m’accepte dans le pays comme un enfant, je n’y ai aucune valeur, et je suis heureux d’être là comme un moine dans un monastère » (Lettre à Mme Hanska, mars 1833).
C’est là qu’il écrivit notamment une partie du Père Goriot, de Louis Lambert, de César Birotteau ou encore d’Illusions perdues. C’est également là, dans le cadre idyllique de la vallée du Lys joignant Saché à Azay, qu’il situa son fameux roman Le Lys dans la vallée.
Aujourd’hui, le musée Balzac est un petit joyau où il fait bon s’attarder.